Paralysie du sommeil
Date de publication Mis à jour : 11. Octobre 2024
La paralysie du sommeil désigne la paralysie des muscles pendant le sommeil. Elle est classée comme un trouble du sommeil : les personnes touchées sont éveillées mais leur corps est temporairement totalement immobile. Cette expérience peut s’accompagner d’hallucinations réalistes suscitant un sentiment de peur et de panique chez les personnes concernées. Cela fait de la paralysie du sommeil l’un des troubles du sommeil les plus angoissants chez l’homme, bien que généralement bénin.
Paralysie du sommeil comme trouble du sommeil
La paralysie du sommeil est un trouble qui se caractérise par une incapacité temporaire à bouger les muscles juste après le réveil, alors que la personne est pleinement consciente. Souvent, ce phénomène est accompagné d’hallucinations très réalistes et saisissantes, telles que des visions de créatures imaginaires ou d’ombres terrifiantes. La paralysie corporelle rend la personne vulnérable et incapable de réagir à ces visions, ce qui peut être effrayant. De plus, de nombreuses personnes ressentent une forte pression sur la poitrine, ainsi que des sensations d’étouffement et d’essoufflement. Bien que la terreur puisse disparaître rapidement, l’impact émotionnel peut persister longtemps après cette expérience. La paralysie du sommeil est l’opposé du somnambulisme : dans le somnambulisme, l’esprit reste endormi tandis que le corps se met en mouvement, alors que dans la paralysie du sommeil, c’est l’esprit qui est éveillé tandis que le corps reste endormi.
Les causes de la paralysie du sommeil
La paralysie du sommeil, un phénomène troublant et parfois effrayant, peut être déclenchée par divers facteurs. Tout d’abord, un sommeil de mauvaise qualité ou insuffisant est souvent à l’origine de ce trouble. Des horaires de sommeil irréguliers peuvent perturber le cycle naturel du sommeil, augmentant ainsi le risque de paralysie du sommeil. De plus, ce trouble est fréquemment observé chez les personnes atteintes de narcolepsie, un trouble du sommeil caractérisé par une somnolence excessive pendant la journée. Les conflits internes, le stress et les émotions refoulées peuvent également jouer un rôle dans la survenue de la paralysie du sommeil. En effet, les spécialistes du sommeil soulignent que les troubles émotionnels non résolus peuvent se manifester dans nos rêves et contribuer à ce phénomène troublant. L’anxiété et la dépression sont également des facteurs connus pour être associés à la paralysie du sommeil. En comprenant mieux ces causes potentielles, il devient possible de prendre des mesures pour améliorer la qualité du sommeil et réduire les risques de ce trouble déconcertant.
Comprendre la paralysie du sommeil
La paralysie du sommeil est un processus naturel qui survient chaque nuit pendant la phase du sommeil paradoxal (ou REM = rapid Eye Movement). Cette phase est caractérisée par une atonie musculaire, un rythme cardiaque irrégulier et un mouvement rapide des yeux. La paralysie musculaire qui se produit pendant le sommeil paradoxal agit comme une protection pendant nos rêves. Sans cette paralysie corporelle, il serait possible de bouger physiquement en réaction à nos rêves, nous pourrions pédaler dans notre lit lorsque l’on rêve qu’on fait du vélo par exemple.
Habituellement, la transition entre le sommeil et l’éveil se fait en douceur, mais parfois, ces états peuvent se chevaucher. Cela peut entraîner une paralysie du sommeil consciente, où l’on sort directement du sommeil paradoxal sans passer par la phase d’éveil intermédiaire. Cette expérience survient souvent pendant les cauchemars. Les spécialistes du sommeil pensent que les hallucinations associées à la paralysie du sommeil sont liées à nos rêves. Environ 8 % de la population connaît la paralysie du sommeil au moins une fois dans sa vie, tandis que chez certaines personnes, ce trouble se produit plus fréquemment. Les individus souffrant de troubles mentaux tels que la dépression ou l’anxiété sont particulièrement touchés, avec un taux atteignant près de 23 %.
La paralysie du sommeil à travers les mythes et les légendes
La paralysie du sommeil a captivé l’imagination humaine à travers les âges, se manifestant dans les mythes et les légendes de nombreuses cultures à travers le monde. Dans de nombreuses traditions, cette expérience troublante a été interprétée comme une visite effrayante de démons ou d’esprits malveillants. Au Moyen Âge, on croyait souvent que la paralysie du sommeil était liée au diable lui-même, et les personnes touchées étaient accusées d’être possédées ou hantées par des créatures infernales. Cette croyance tragique a malheureusement conduit à des accusations de sorcellerie et à des persécutions, avec des conséquences désastreuses. Une autre explication répandue dans le folklore était celle où l’on pensait qu’un démon ou une sorcière s’asseyait sur la poitrine du dormeur, provoquant une sensation d’étouffement et de paralysie. Ces interprétations de la paralysie du sommeil offrent un aperçu fascinant de la manière dont les sociétés anciennes ont tenté de comprendre et de donner un sens à ce mystérieux phénomène nocturne.
Interprétations contemporaines de la paralysie du sommeil
De nos jours, l’interprétation de la paralysie du sommeil varie dans les différentes sociétés à travers le monde, combinant des perspectives médicales modernes avec des influences culturelles et traditionnelles. En Asie ou en Afrique par exemple, la paralysie du sommeil conserve souvent des connotations plus mystiques ou surnaturelles. Certaines cultures voient encore ce phénomène comme une visite de forces malveillantes ou comme une manifestation d’énergie spirituelle. Les interprétations traditionnelles peuvent inclure des rituels de protection ou des pratiques chamaniques pour conjurer les esprits qui seraient à l’origine de cette expérience troublante.
Le lien entre la paralysie du sommeil et les rêves lucides
Il est possible d’induire volontairement une paralysie du sommeil par le biais de certaines techniques de rêve lucide. Lors d’un rêve lucide, une personne est consciente qu’elle rêve et peut même contrôler le déroulement du rêve. La paralysie du sommeil peut être intégrée dans ces pratiques en apprenant à s’endormir consciemment et à passer directement dans un état de rêve lucide.
Catégories d’hallucinations de paralysie du sommeil
Une étude menée en 1999 s’est intéressée aux témoignages concernant la paralysie du sommeil et a analysé les hallucinations associées à ce phénomène. À la suite de cette étude, trois principales catégories d’hallucinations liées à la paralysie du sommeil ont été définies :
Hallucinations tactiles
En plus des hallucinations principalement auditives, les personnes atteintes de paralysie du sommeil éprouvent souvent une pression sur la poitrine, associée à une sensation de suffocation. Les chercheurs expliquent que cette sensation est subjective. Bien que la respiration soit un processus automatique qui continue normalement pendant la paralysie du sommeil, elle devient plus superficielle pendant la phase de sommeil paradoxal. Si nous nous réveillons pendant cette phase, la respiration peut sembler plus difficile, ce qui peut susciter la peur de suffocation.
Hallucinations visuelles
Dans ce cas, les hallucinations associées à la paralysie du sommeil sont principalement visuelles. Les personnes concernées peuvent voir des silhouettes ou ressentir la présence d’entités effrayantes, ce qui peut déclencher la panique. Il est courant que ces hallucinations comprennent à la fois une silhouette (l’intrus) et une figure sinistre (l’albâtre nocturne) qui apparaissent ensemble lors des épisodes de paralysie du sommeil.
Expériences physiques inhabituelles
Cette catégorie d’hallucinations est en fait la forme la plus rare. Les personnes touchées décrivent des expériences extracorporelles où elles ont l’impression de flotter ou de glisser dans l’espace. Beaucoup rapportent voir leur propre corps allongé dans leur lit depuis une position en hauteur. Dans une étude réalisée en 2013 auprès de 133 patients souffrant de troubles paniques, les chercheurs ont noté un lien avec une hyperactivité de certaines régions cérébrales.
Les chercheurs estiment que le type d’hallucinations dépend largement de l’époque et de la culture de la personne concernée. De plus, les expériences de visites nocturnes sont influencées par l’environnement personnel, les croyances et les expériences individuelles. Alors qu’autrefois les croyances portaient sur les sorcières et les démons, aujourd’hui ce sont les extraterrestres et les phénomènes paranormaux qui sont mentionnés. Les hallucinations peuvent sembler si réelles que certaines personnes sont persuadées d’avoir été enlevées par des extraterrestres. Les chercheurs considèrent que ces hallucinations reflètent nos peurs les plus profondes. Cependant, cette hypothèse n’a pas encore fait l’objet de recherches approfondies.
La paralysie du sommeil est-elle dangereuse ?
La paralysie du sommeil n’est généralement pas dangereuse du point de vue physique. Les chercheurs assurent que la respiration et les battements du cœur continuent automatiquement même pendant la paralysie du sommeil. Cependant, à long terme, ce phénomène peut affecter le bien-être général d’une personne, entraînant des troubles anxieux et un stress psychologique.
Il est donc recommandé de consulter un médecin si la paralysie du sommeil devient fréquente ou perturbe la qualité du sommeil et la vie quotidienne. Un professionnel de la santé pourra évaluer la situation et proposer des solutions adaptées pour soulager les symptômes et améliorer le bien-être global.
Atténuer la paralysie du sommeil
Pour atténuer la paralysie du sommeil, il est souvent possible de l’interrompre par de légers mouvements. Pendant un épisode de paralysie, se concentrer sur le mouvement des yeux ou du petit doigt peut être utile pour rompre cet état.
Actuellement, il n’existe pas de traitement spécifique pour la paralysie du sommeil, mais il est possible d’en atténuer les effets dans certaines circonstances. Dans les cas les plus sévères, une psychothérapie peut être bénéfique et des antidépresseurs peuvent être prescrits par un professionnel de la santé.
Il est également important d’éviter les déclencheurs potentiels. Assurer un sommeil de qualité, suffisamment long, et maintenir une bonne hygiène de sommeil sont des pratiques recommandées. De plus, il est conseillé d’éviter de dormir sur le dos autant que possible, car des études ont montré que la paralysie du sommeil est plus fréquente lorsque l’on dort dans cette position (trois à quatre fois plus fréquente).