Sueurs nocturnes : de quoi parle-t-on ?
Date de publication Mis à jour : 16. Octobre 2024
La transpiration est une fonction corporelle, parfois gênante, mais vitale. Sans elle, nous surchaufferions beaucoup trop vite et n’aurions pas une flore cutanée saine pour nous protéger des bactéries. Il peut toutefois arriver que le corps produise plus de sueur que nécessaire. On parle alors de transpiration excessive. Si ce phénomène se produit surtout la nuit, on parle de sueurs nocturnes. Il n’est pas rare que les personnes concernées se réveillent au milieu de la nuit et doivent changer de pyjama et de draps avant de pouvoir se rendormir. Les sueurs nocturnes peuvent être le signe d’une maladie grave, mais les causes sont souvent bénignes, si tant est qu’on les trouve. Découvrez pourquoi nous transpirons et quelles peuvent être les causes des sueurs nocturnes.
Régulation de la température et odeur de transpiration
La transpiration joue un rôle essentiel dans la régulation de la température corporelle. Lorsque notre corps se réchauffe, que ce soit à cause de l’activité physique ou de la chaleur environnante, il commence à transpirer. Cela se produit grâce à la sécrétion de liquide par les glandes sudoripares, ce qui permet de maintenir une température corporelle stable d’environ 37 °C. Le processus de refroidissement par évaporation intervient alors : lorsque la sueur s’évapore de la peau, elle passe de l’état liquide à l’état gazeux, entraînant un effet rafraîchissant.
Notre sueur est principalement composée d’eau, à plus de 99 %, avec seulement une petite fraction de sel, différents acides, de l’urée, des électrolytes et du sucre. La sueur fraîche est totalement dépourvue d’odeur. Cependant, lorsqu’elle est décomposée par les bactéries présentes naturellement sur la peau, des composés tels que l’acide butyrique et l’acide formique se forment, ce qui produit l’odeur caractéristique de la sueur. La quantité moyenne de sueur produite par jour varie considérablement d’une personne à l’autre, se situant entre 0,5 et 6 litres.
Une transpiration invisible
Une fonction supplémentaire importante de la transpiration corporelle est de maintenir la peau humide et de servir de barrière protectrice contre les bactéries. Cette fonction est accomplie par une transpiration invisible, imperceptible à l’œil nu. Même si nous ne le remarquons pas, le corps sécrète de minuscules quantités de sueur sans l’intervention des glandes sudoripares, par diffusion à travers la peau. Une grande partie de cette sueur invisible s’évapore, tandis qu’une petite partie reste pour humidifier la peau et protéger contre les bactéries. De plus, la perte d’eau par la respiration contribue également à cette transpiration invisible. En moyenne, nous perdons entre 0,4 et 1 litre d’eau par jour uniquement par ce processus.
L’effet de signalisation des glandes
En plus des glandes sudoripares eccrines réparties sur toute la surface de la peau, à l’exception des lèvres et du gland, le corps humain possède également des glandes sudoripares apocrines, localisées dans la pilosité des aisselles, la région génitale et les mamelons. Ces glandes s’activent en conjonction avec les glandes sudoripares eccrines lors de la transpiration émotionnelle, sécrétant notamment des substances odorantes de signalisation dont la fonction exacte reste à être pleinement comprise. Contrairement à la transpiration pour la régulation de la température corporelle, la transpiration émotionnelle se produit en réponse au stress ou à l’excitation sexuelle.
Causes des sueurs nocturnes
Il est tout à fait normal que des sueurs nocturnes surviennent pendant un rhume ou pendant une grippe, ou après une consommation excessive d’alcool ou après des repas très épicés. De nombreuses femmes éprouvent également des sueurs nocturnes pendant la grossesse ou la ménopause. Parfois, la transpiration nocturne est simplement due à des conditions environnementales telles qu’un chauffage trop élevé, des vêtements trop épais ou une couverture trop chaude. En été, il suffit souvent d’un pyjama léger et d’une couverture fine pour s’adapter à la chaleur. Qu’il fasse chaud ou froid, il est recommandé d’utiliser des draps en coton respirant afin d’éviter de transpirer la nuit.
Cependant, les sueurs nocturnes causées par des médicaments, comme un effet secondaire des antidépresseurs, des bêta-bloquants, des médicaments antipyrétiques ou des préparations hormonales, nécessitent une approche différente. Dans de tels cas, un médecin peut envisager de prescrire une alternative avec moins d’effets secondaires. Les sueurs nocturnes liées à un stress psychologique tel que l’anxiété ou le stress peuvent également être traitées par un spécialiste. Même si une explication apparente semble être trouvée, il est toujours conseillé de consulter un médecin, car certaines maladies graves telles que le VIH, ou la tuberculose et certains cancers peuvent également entraîner des sueurs nocturnes.
Transpiration excessive même pendant la journée
Si les épisodes de transpiration ne se limitent pas à la nuit, il est possible qu’il s’agisse d’une hypersudation (ou hyperhidrose), caractérisée par une transpiration excessive qui dépasse la simple régulation de la température corporelle. Les individus qui transpirent abondamment peuvent rapidement se considérer comme souffrant d’hyperhidrose, mais il est essentiel de confirmer ce diagnostic auprès d’un médecin. Dans les cas graves d’hyperhidrose, les personnes touchées peuvent avoir des difficultés à ouvrir les poignées de porte ou à dévisser les bouchons en plastique en raison de la moiteur de leurs mains.
L’hyperhidrose peut affecter spécifiquement certaines parties du corps telles que les aisselles, les mains ou les pieds, ou bien concerner l’ensemble du corps. Environ 1 à 3 % des Européens souffrent d’hyperhidrose primaire, qui se manifeste dans des situations particulières telles que l’anxiété, la douleur ou le stress. À l’inverse, l’hypersudation secondaire a des causes plus spécifiques, telles que des changements hormonaux, des troubles métaboliques, des maladies infectieuses, ou encore des problèmes psychologiques. C’est pourquoi il est impératif de consulter un médecin en cas de suspicion d’hyperhidrose.
Le traitement de l’hyperhidrose est aussi diversifié que ses causes possibles. Dans de nombreux cas, l’utilisation d’antitranspirants obstruant les pores peut être efficace. Les déodorants contenant du chlorure d’aluminium, par exemple, peuvent aider à fermer les pores de la peau, bien que leur efficacité puisse varier d’une personne à l’autre. Certains médicaments peuvent également être prescrits pour inhiber la production de sueur. L’iontophorèse, qui consiste en l’application répétée d’un faible courant électrique, est une autre option de traitement. En dernier recours, la chirurgie peut être envisagée pour traiter l’hyperhidrose persistante. Cependant, dans les cas les plus graves, aucun traitement ne garantit une guérison totale ; les personnes concernées doivent alors apprendre à gérer leur condition au quotidien.
Des remèdes maison contre la transpiration
Pour ceux qui préfèrent éviter les médicaments ou les interventions chirurgicales pour traiter les sueurs nocturnes ou l’hyperhidrose, il existe des remèdes maison à essayer. Opter pour un pyjama et une couverture qui ne soient ni trop épais ni peu respirants, et maintenir une température dans la chambre adéquate, peut aider. La sauge, une plante médicinale utilisée depuis le Moyen Âge, est réputée pour sa capacité à contracter les glandes sudoripares, ce qui peut réduire la production de sueur. La sauge peut être consommée sous forme de thé ou de comprimés.
De plus, réduire la consommation de café, d’alcool et de plats épicés peut contribuer à diminuer la transpiration. Il est important de noter que l’idée selon laquelle boire moins d’eau réduit la transpiration est fausse. La transpiration excessive ne dépend pas de l’équilibre hydrique du corps. Il est essentiel de maintenir une hydratation adéquate en buvant suffisamment d’eau pour compenser la perte de liquide due à la transpiration. En général, les adultes en bonne santé peuvent se fier à leur sensation de soif, bien que les recommandations sur la consommation d’eau puissent servir d’orientation approximative.